J'ai peur de ces peurs.


J'ai beaucoup fumé. Trop. On fume toujours trop, c'est un vice et je le sais. Mon principe reste pourtant que chacun doit choisir et assumer ses vices. Cela peut aussi faire partie du plaisir.
J'ai beaucoup fumé. De l'anglaise, de la forte, éventuellement sans filtre. Senior Service ou Player's Navy Cut, des "drogues dures" aujourd'hui interdites, peu en conformité avec ce monde qui se veut plus light.
J'ai beaucoup fumé, parfois en prenant mon pied, jouissant pleinement de ce masochisme du fumeur, qui endure tant finalement pour ces quelques secondes d'orgasme. Et il y a plus de dix ans j'ai arrêté. Comme ça, sur un coup de tête, à la volonté, en tronche, sans médecine ni parlottes. Afin de pouvoir mieux me consacrer à d'autres vices qui ont ma préférence.
J'ai beaucoup fumé, je ne regrette rien, je n'ai absolument pas envie de repiquer à la gamelle, à cet esclavage-la, mais, franchement ce paquet de cigarettes neutre qui devrait être obligatoire d'ici peu en France m'inquiète. Pas pour le tabac, ni son industrie. Le vice est tenace et les multinationales de la clope ont des moyens colossaux, elles feront avec. Il m'inquiète parce que je sais que les prohibitionnistes viennent de gagner une bataille. Et qu'au fond de leurs esprits tordus, pervers, ils songent déjà à s'appuyer sur ce précédent pour demander à ce que l'on s'interroge sur l'étiquetage de l'alcool et donc du vin. Ces gens sont (ceteris paribus) des insatiables, des extrémistes, des Savonarole ou des prédicateurs salafistes, jusqu'au-boutistes, aveuglés par leurs discours de peur.
Par parenthèse, avez-vous songé à ça? La peur, les discours de peur. Quel autre projet que de jouer sur les peurs, que de nous endormir avec des peurs, nous proposent donc aujourd'hui les hommes politiques, français notamment? Les entendez-vous beaucoup parler d'amour, de conquête, de positif? Non, au lieu de ça, on nous parle de peur, comme les religieux intrusifs, extrémistes, le faisaient et parfois malheureusement continuent de le faire, avec le pêché. Et j'ai peur de ces peurs.
Tiens, à propos d'oiseau de malheur, mais tendance comique, je vous livre ma dernière trouvaille, que j'ai postée sur Facebook il y a quelques jours et qui fait un tabac (facile…). Un roi de la peur, la peur qui doit "habiter notre cœur" dit-il. Je ne sais pas s'il fume des cigarettes (la moquette, c'est sûr), mais il vaut le détour. Je vous laisse avec lui pendant que je vais aller préparer la cochonnaille (ce signe d'appartenance religieuse…) du dîner.




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