La Romanée-Travestie.


Oh, ce n'est pas la première bizarrerie du genre, digne des sacs Louis-Vuitton et des Rolex de contrebande que l'on vend désormais* sur les ramblas de Barcelone. Des vins de margoulins, on en croise à tous les coins de rue en Chine, le papier se laisse écrire.  Ce n'est pas la première, mais, en matière de contrefaçons, elle vaut son pesant de cacahuètes. J'imagine qu'Aubert de Villaine et Henry-Frédéric Roch vont adorer…


L'affiche publicitaire ci-dessus, à la Chengdu Wine Fair, joue sur la proximité graphique (euphémisme!) des deux étiquettes, celle de la Romanée-Conti, et celle de ce Prince-Du Roi. On y explique en chinois qu'on n'a pas besoin d'un million de yuans (136950€) pour boire de la "Conti", dix mille (1370€) suffisent "pour devenir membre du France Conti Vineyard Club". On vous y invite à en parler à vos amis et à transformer votre réseau social en réseau d'argent. "Votre fortune n'est pas un rêve" conclut le texte pour le moins racoleur, qui laisse un numéro de téléphone aux intéressés, le 400-600-4139.


L'auteur de cette bouteille-gag semblerait être le Groupe DMD du Belge Pierre Degroote, basé à Nissan-lez-Enserune, près de Béziers. Ce négociant revendique plus de sept-cents hectares de vignes en Languedoc, en Roumanie et en Tunisie, possède un gros centre d'embouteillage dans l'Aude, et exporte massivement vers la Russie et la Chine. Lacaunette fait d'ailleurs partie de ses marques,  aucune trace en revanche, on s'en doute, de cette Romanée-Travestie dont on pourra toujours dire qu'elle aura été inventée par un importateur chinois peu regardant.…




* "Discrimination positive", les vendeurs de contrefaçons sont désormais chouchoutés par le maire de Barcelone, Ada Colau, ils squattent donc les trottoirs des ramblas et des environs. Alors que dans le même temps la municipalité lutte contre la vilaine occupation de l'espace public par les terrasses de cafés des méchants commerçants bourgeois


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