Ce matin, je me suis lavé au cochon.


Patrick Duler, on ne va vous faire le coup de la "découverte", façon Figaro-Madame, ou Elle à Table. Vous connaissez évidemment. Le "meilleur jambon du Monde", né du mariage du porc noir gascon et des caves du Lot*. Il se trouve que Patrick et Pascale sont venus partager notre camping de fin de travaux à Barcelone. Pas vraiment en vacances puisque se tient le salon Alimentaria, grand'messe de ce qui va nous empoisonner demain et où ils vont essayer, au milieu de ce vaste étalage de merdes d'usine, de faire goûter leurs produits de ferme. Par parenthèse, j'ai mangé hier soir leur pâté de foie (ils sont arrivés avec un petit colis et une livraison d'une centaine de bouteilles de cahors…), je me suis vu rajeunir de 40 ans et, gafet, pousser la porte odorante de la charcuterie de Castillon-en-Couserans**. Indispensable!


Mais le cadeau le plus étonnant que nous ont apporté les charcutiers-aubergistes-paysans de Lascabannes, c'est du savon. Du savon de cochon. Fait maison évidemment, à base de saindoux de ces porcs noirs désormais célèbres. Ah, évidemment, raconté comme ça, sur le papier, ça étonne. Pourtant quand vous déballez de son papier de soie ce beau cube ivoire, que vous sentez monter une délicate odeur de lavande, vous rigolez moins. 


Parce qu'évidemment, le savon en question n'est pas parfumé à la chimie lourde de nos amis de Givaudan***, les partenaires de la restauration astronomique et des liquides WC. Au Domaine de Saint-Géry, je crois que je vous en avais parlé, on distille les plantes, la lavande notamment, celle qui parfume ce savon lequel, ce matin, a pris la place de mon vieil Alep. Un enchantement. Et une formidable sensation de douceur sur la peau, d'autant plus agréable que nous vivons encore un peu dans la poussière des travaux ces temps-ci…


Tant qu'à attaquer la journée au cochon, on a ressorti le pain lotois d'hier, home made également, puissamment et la trique, cette énorme saucisson qui lui aussi parle d'un temps que les moins de vingt ans… En prime, on a débouché une bouteille de cahors que Julien Ilbert m'a glissée dans la commande, Les Croisille, son copain et voisin, autre membre de cette petite bande des vignerons du Causse qui révolutionnent l'auxerrois et rappellent à la Terre entière la primauté de ce terroir calcaire, et l'évidence de l'accord avec son cépage autochtone. 
Tiens, allez, pour finir de vous faire baver, je vous donne le dessert du petit déjeuner. Une brioche. Tout simple. Peu sucrée. Sans beurre, au saindoux, elle aussi. Comme le savon. Je me sens bien propre ce matin… 




* Du Lot et d'ailleurs puisque les jambons de Patrick Duler sont élevés dans pas mal de caves à vins, chez de grands vignerons comme les Plageoles ou Élian Da Ros.
** Le pays de la croustade, vous vous souvenez? Non? Alors c'est ici.
*** Relire ici ce papier sur cette entreprise qui ne fait pas envie.

Commentaires

  1. Sais pas pourquoi, mais ton titre me fait penser au Sent Bon de Bayonne cher à l'ami Xira !

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